Charte LGBT : "Un engagement collectif"
Charte LGBT : "Un engagement collectif"
Vendredi 9 octobre 2015, à l’occasion de la signature de la Charte LGBT* contre les discriminations liées à l’orientation et l’identité sexuelles, Arnaud Bosom, DRH du groupe TF1 et Christophe Beaugrand, journaliste, se prêtent au jeu des questions réponses et soulignent l’engagement du Groupe sur cette thématique.
Qu’est-ce qui a motivé le Groupe à formaliser son engagement ? Et vous Christophe, pourquoi avoir accepté d’en être l’ambassadeur ?
Arnaud Bosom : Cet engagement s’inscrit en totale cohérence avec toutes les actions Diversité initiées par le Groupe depuis bientôt 10 ans. Je retiendrai 3 dates : la première en 2007, avec la création de la Fondation TF1 pour la diversité des origines (la huitième promotion vient d’intégrer TF1). La deuxième date est l’obtention, en 2010, du Label Diversité. Nous étions le premier média à en bénéficier. Enfin, la troisième date en 2013, qui a vu la création de la cellule d’écoute « Allo discrim’ ». Aujourd’hui nous sommes le premier groupe médias français à signer la Charte LGBT.
Christophe Beaugrand : Je trouve légitime qu’un groupe aussi puissant que TF1 s’engage sur toutes ces questions pour justement montrer l’exemple. De par sa position, le Groupe a une résonnance plus forte que d’autres sociétés. Etre l’ambassadeur de cette cause au sein de l’Entreprise me semble assez normal par rapport à mon parcours. Montrer que, pour ma boîte, ce sujet n’est pas une question, est très important à mes yeux.
Seulement 7 % des entreprises ont mis en place des actions ciblées sur l’orientation et l’identité sexuelles, en tant que DRH pourquoi avoir pris cette décision ?
A. B. : J’aime dire que le DRH est un éclaireur. Par conséquent nous devons continuer à cultiver la diversité à tous les niveaux de l’entreprise, aussi bien aux Ressources humaines qu’à l’Antenne. Nous sommes le miroir de ce que nous projetons sur nos antennes et dans nos publications. Etre pluriel s’avère naturellement un facteur de créativité, d’innovation et de performance.
C. B. : J’ajoute que nos différences doivent être une force. C’est une richesse et sans aucun doute une fierté pour TF1 qui a à cœur de représenter toutes les composantes de la société française et d’ailleurs on le retrouve bien à l’écran.
Est-ce un sujet difficile, délicat à aborder au sein d’une entreprise ?
A. B. : Culturellement les discriminations sexuelles ont, d’une certaine manière, une connotation plus forte. Pour autant ce n’est pas un sujet plus difficile ou délicat à aborder, nous sommes en 2015. TF1 est une entreprise ouverte, de son temps. Cette question concerne de nombreux collaborateurs de TF1, de nombreuses familles et cela nous touche tous.
C. B. : Je n’ai jamais eu de souci à TF1 et avant à LCI, par rapport à mon homosexualité, alors que j’en ai souffert dans un autre média TV. Et pourtant on pensait ce dernier plus ouvert que TF1 sur ce sujet. Jamais le Groupe ne m’a demandé de modérer mes propos dans ce domaine. Je sais que dans d’autres groupes médias, certaines personnes ont été priées de ne pas communiquer sur leur homosexualité. Même si je suis conscient que d’en parler au bureau n’est pas la priorité, il n’en reste pas moins que nous y passons beaucoup de temps et que pouvoir en discuter librement et naturellement reste pour moi très important. Je pense que le public s’attache plus à une personnalité sincère qu’à quelqu’un qui leur ment sur ce qu’il est réellement.
Considérez-vous que ce type d’engagement fort puisse être attractif pour des personnes souhaitant postuler dans le Groupe ?
A. B. : Tant mieux si l'engagement de TF1 sur cette Charte participe d’un meilleur rayonnement de notre image et surtout si cela fait évoluer l’environnement professionnel de nombreuses autres entreprises. Tous ceux qui nous rejoignent découvrent une entreprise résolument moderne, qui sait faire vivre ses valeurs comme l’équité et le respect.
*lesbiennes, gays, bi et trans