ANNE VIAU

REFLÉTER LA DIVERSITÉ DE LA SOCIÉTÉ
ENTRETIEN AVEC ANNE VIAU

Anne Viau

Directrice de la Fiction de TF1

 

 

 

En quoi la diversité et l’inclusion sont-elles importantes dans les fictions de TF1 ?

TF1, média qui s’adresse au plus grand nombre et qui entretient une relation de proximité très forte avec ses téléspectateurs, se doit d’être le miroir de la société et de ses mouvements. TF1 a été précurseur sur bon nombre de sujets, avec notamment des séries comme « Une famille formidable » ou « Joséphine Ange Gardien » qui a souvent traité, dans ses histoires, de l’acceptation de la différence. Ces dernières années, il y a eu une montée en puissance de ces thématiques au sein de nos programmes, que ce soit la diversité culturelle, ethno-raciale, sociale ou encore la question du genre et de l’orientation sexuelle, du handicap comme avec « Louise », « Il est elle », « Au-delà des nuages », « Je te promets »...  Plus récemment, nous venons de tourner « Handigang », incarné par Théo Curin, nageur handisport et acteur incroyable. Le film parle de la question de l’accessibilité, problème très concret rencontré tous les jours par les personnes atteintes de handicap moteur.

De quelle façon ces thématiques s’inscrivent-elle dans notre politique éditoriale ?

Ces sujets sont au cœur de notre ligne éditoriale. Nous les abordons de deux façons, à travers la représentation des personnages et les sujets traités.
La représentation est une question fondamentale car il est important pour les téléspectateurs de pouvoir se reconnaître dans des personnages à l’écran.

Nous souhaitons incarner toutes les diversités au sens large.

Nous nous attachons à représenter des gens d’origines sociales diverses, avec des problématiques dans lesquelles les téléspectateurs peuvent se retrouver comme dans nos feuilletons quotidiens par exemple.

Concernant les sujets traitant de la diversité, une série « Je te promets » aborde la question des origines, de la différence, du racisme ordinaire. Le handicap est également une thématique que nous abordons souvent par le prisme de l’inclusion dans l’école et la société : avec les fictions « Mention particulière », dont le personnage principal est trisomique ou « Les bracelets rouges ».

Comment décidez-vous d’aborder une thématique en particulier ?

Cela vient naturellement avec les projets que nous proposent les producteurs. En parallèle, particulièrement depuis l’arrivée d’Ara Aprikian, directeur général adjoint en charge des Contenus, TF1 mène une politique volontariste sur ces questions.

L’époque est aussi un accélérateur car ces sujets sont de plus en plus au cœur des préoccupations sociétales.

Comment travaillez-vous autour de la représentativité des personnages ?

Lors des réunions casting, nous incitons fortement les producteurs à nous proposer des comédien.ne.s issu.e.s de la diversité. Nous lisons avec beaucoup d’attention les scénarios autour de ces thématiques, il faut que nous ayons un coup de cœur, comme pour tous les projets !

Nos feuilletons quotidiens portent également des messages forts…

C’est certain ! Les fictions quotidiennes « Ici tout commence » et « Demain nous appartient » entrent tous les jours dans les foyers et ont un pouvoir d’influence très fort, pour parler de sujets comme la transidentité, le mariage homosexuel, le handicap (Timothée, un des personnages centraux de « Demain nous appartient », est autiste). Ce sont des histoires positives : il s’agit de raconter comment on peut se dépasser, se faire accepter et sublimer son destin. Avoir un regard optimiste, sans tomber dans la bien-pensance car nous abordons aussi les difficultés que les héros peuvent rencontrer.